Parce que personne n’est à l’abri de l’intimidation, encore moins nos enfants différents. Voici le touchant témoignage de Karine Dufour suite au malheureux suicide de son frère, Simon Dufour, victime d’intimidation. Pour que Simon puisse faire une différence une dernière fois…
Le 23 novembre 2017 aux alentours de 6h15, un train de banlieue de la ligne Mont-Saint-Hilaire en direction de Montréal a heurté quelqu’un dans la ville de Saint-Bruno. La victime est Simon Dufour, un jeune garçon de 15 ans. Ce garçon s’est enlevé la vie ce matin-là. Pourquoi? Parce qu’il se faisait intimider. Pourquoi il se faisait intimider? J’aimerais bien le savoir moi aussi.
Simon, c’est mon frère.
Simon, c’était un grand gars hyper énergique, qui s’embarquait dans plein de projets. Il étudiait à l’école secondaire André-Laurendeau en programme Jazz-Pop. Il prévoyait poursuivre des études en musique et voir où ça le mènerait. Toujours en train de faire des blagues, de jouer aux jeux vidéos ou de faire de la musique. Il n’arrêtait jamais. Sauf ce matin-là. Il a décidé que c’était assez. Que c’était trop. Tellement trop qu’il ne savait pas l’exprimer à sa famille.
J’aimerais que ce message se propage; qu’il soit lu d’un bout à l’autre par le plus de gens possible. Pourquoi? Parce que l’intimidation, c’est non.
Voici ce que vous devez comprendre de cet événement crève-cœur :
- Si vous êtes victime d’intimidation ou que vous avez des idées noires, PARLEZ-EN! À tout le monde jusqu’à ce que quelqu’un vous prenne au sérieux et vous aide. Il y aura toujours quelqu’un quelque part pour vous aider.
- Si un de vos amis vous dit qu’il a des idées noires, même si ça a l’air d’être une blague, PARLEZ-EN! Agissez vite, parlez à vos parents, vos profs, la direction, la famille de la personne… jusqu’à ce que quelqu’un vous écoute. Plusieurs suicides pourraient être évités chaque année si on ne banalisait pas la chose.
- Si vous êtes témoins de cas d’intimidation, AGISSEZ! Dites à l’intimidateur de cesser son comportement et allez dénoncer cette personne. Des fois, on se dit « ben là, il lui a juste dit qu’il était con », mais savez-vous si c’est la première fois ou la centième fois que cette personne agit ainsi? Ne prenez pas de chance et agissez.
- Si vous êtes parent, SENSIBILISEZ vos enfants. Dites-leur que si jamais ils sont témoins, victimes ou qu’ils entendent quelqu’un en détresse, d’en parler avec vous. Les adultes sont souvent plus à l’aise d’intervenir dans ces situations et vous arriverez à faire une différence. Montrez-leur que c’est grave, expliquez-leur les conséquences de l’intimidation.
- C’est quoi un intimidateur? C’est quelqu’un qui insulte, qui rie de quelqu’un ou qui le pousse/frappe. Vous vous dites sûrement « ah voyons c’était une joke » NON! Une joke, c’est drôle et les gens vont rire. Et vous savez quoi? La personne va peut-être vous dire qu’elle s’en fout… CE N’EST PAS VRAI! En vous disant qu’ils s’en foutent, ils espèrent que ça va vous convaincre d’arrêter votre comportement inacceptable. CESSEZ VOS GESTES. Votre parole a dépassé votre pensée? Excusez-vous et trouvez des moyens pour que ces comportements cessent.
- Si vous êtes le parent d’un intimidateur, INTERVENEZ. Une suspension de l’école, ce n’est pas suffisant. Outillez votre enfant pour qu’il cesse ses agissements. Punissez-le, montrez-lui les conséquences de l’intimidation, affichez que vous n’acceptez pas ce comportement, nulle part.
Si les gens étaient plus conscients de tout ceci, l’histoire de Simon n’aurait probablement jamais eu lieu.
Simon ne méritait pas cela du tout. Il n’aurait pas dû avoir besoin de se rendre là pour que les gens comprennent.
Partagez ce message s’il vous plaît, pour qu’au moins, Simon puisse faire une différence une dernière fois.
Je t’aime Simon, tu me manques terriblement…
Karine Dufour
Ressources pour venir en aide aux jeunes victimes d’intimidation :
TEL-JEUNES : Dire NON à l’intimidation
AQPS : Besoin d’aide!