Ma Princesse, ma Général

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Peut-être que ça  vous semblera très fou de voir, de lire un texte ici qui parle d’une célébrité, de son décès et de ma tristesse envers la perte de cette dame que, ma foi bien honnêtement, je n’ai jamais rencontrée ou même imaginé qu’un jour je pourrais rencontrer…

Carrie Fisher. La Princesse Leia de mon enfance, la Général Organa de ma quarantaine, est décédée ce 27 décembre 2016 me laissant amère envers cette année, déjà bien assombrie par les décès de gens qui m’ont fait danser, rêver… Une année bien sombre pour l’avancement des droits humains avec l’élection d’un raciste, sexiste, misogyne, rétrograde à la tête d’une des plus grandes puissances politiques de la planète…

Mais le décès de Carrie Fisher me touche pour ce qu’elle était. Voilà. Elle ÉTAIT, en majuscule.

« Once it was proposed to me that it was all right to be like I am, I finally quit apologizing for it. »

Sans honte et sans regrets, elle a ouvert sa vérité au monde entier. Elle a raconté ses luttes avec les désordres alimentaires que lui apportèrent le succès de ces fameuses photos en bikini doré car dès lors, l’attente était grande pour elle de conserver vivante cette image de la déesse au corps parfait. Elle ne cacha pas que de ces troubles découlèrent aussi des abus de substances qui n’eurent rien de bénéfiques pour aider à traiter la maladie mentale qu’est la bipolarité qui l’affectait.

Crédit photo : MTV
Crédit photo : MTV

Ce n’est pas accompagnée d’un homme ou d’une compagne qu’elle se présenta sur les tapis rouges pour les premières de Star Wars: The Force Awakens, mais plutôt accompagnée de son fidèle Gary, son chien d’assistance. Compagnon fidèle qui l’aidait à affronter les foules et hordes de journalistes.

Elle nargua bien fort ceux qui décrièrent son corps de femme en fin cinquantaine en leur répondant (librement traduit) : « Cessez de me harceler!… Oh malheur, j’ai été femme! J’ai vécu, mangé, donné la vie et vieilli! »

« Please stop debating about whether or not I’ve aged well. Unfortunately it hurts all three of my feelings. Youth and beauty are not accomplishments. They’re temporary, happy by-products of time and/or DNA. Don’t hold your breath for either. A long time ago, in a galaxy far away, someone else might have given a fuck. »

Carrie Fisher était une figure publique qui défendait hardiment la reconnaissance de la maladie mentale, de la différence, de l’individualité, dans un monde où l’on demande aux femmes de se fondre dans un moule de beauté sans âge, au corps svelte et sans ridules. Qui n’hésitait pas à répliquer aux détracteurs qui tentaient de l’intimider. Elle était une féministe qui poussait ceux qui l’entouraient à se battre pour leurs droits, incitant Daisy Ridley (Rey dans Star Wars: The Force Awakens) à se battre pour son costume, à se battre contre le costume d’esclave aux chaînes dorées qu’on lui avait imposé à elle, profitant de sa naïveté de l’époque, où Georges Lucas l’avait même convaincue qu’elle ne pouvait porter de soutien-gorge sous sa robe blanche puisque les sous-vêtements n’existaient pas dans l’espace. Elle ne l’épargna d’ailleurs pas sur ce sujet lors d’un roast. Elle écrivit à ce sujet dans un livre, vouloir qu’on dise d’elle, peu importe comment elle mourrait, qu’elle était morte noyée dans le clair de lune, étouffée par son soutien-gorge.

Carrie Fisher était brillante, drôle, forte dans ses faiblesses, honnête dans ses combats, vivante… Elle était une battante. Une battante qui utilisait à sa façon sa popularité pour demander l’équité pour tous, pour médiatiser la différence, pour médiatiser la maladie mentale, pour que cesse l’ostracisme des gens différents, pour normaliser la différence. Tout comme elle vit sa mère le faire, durant des années, pour les droits des gays, des transsexuels, des séropositifs, qui à leur tour, viennent de perdre une alliée de taille avec le décès de Debbie Reynolds…

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Éducatrice à la petite enfance depuis une vingtaine d’année, adepte de l’entrainement en force pour ne pas perdre complètement la tête, Nancy Ringuet, très possiblement TDAH, est maman de deux garçons à diagnostics : un grand TDA sévère et un plus jeune SGT, TDAH impulsivité mixte et TOP. C’est un long combat qui aura mené aux diagnostics du plus jeune, et un long combat qui s’engage pour faire reconnaître ses besoins. Passionnée de recherches et assoiffée d’en apprendre plus, elle fouille le net sous toutes ses coutures. Elle partagera ici des textes et réflexions sur ce vécu différent de mère chef de famille, avec un conjoint dont le travail l’amène à être absent.