Il y a quelques jours, j’écrivais un texte à propos du malaise que causait la présence de Mme Catherine Dolto, pédiatre française d’obédience psychanalyste, au 41e congrès de l’Institut des troubles d’apprentissage. Ainsi que de la gestion très maladroite des commentaires à ce sujet sur la page Facebook de l’Institut.
Une lettre signée collectivement par des parents préoccupés par la situation demandait explications aux administrateurs de l’Institut et coordonnateurs du congrès. La missive a été bien reçue et nous avons eu réponse à nos questions. Comme quoi, une telle situation peut avoir une fin heureuse.
Ma conversation avec l’administratrice déléguée de l’Institut fut courtoise et agréable. Elle a tenu à nous offrir ses sincères excuses (une lettre nous sera transmise sous peu à cet effet), nous expliquant le contexte entourant la venue de Mme Dolto au congrès. Comme les temps ne sont pas faciles pour les OBNL, financièrement parlant, l’Institut a connu quelques difficultés à l’automne dernier, qui ont mené à une réorganisation à l’interne. Or, la planification du congrès devait se continuer malgré tout pendant ce temps. Ainsi, certains contrats de conférenciers avaient déjà été signés avant l’arrivée en poste de l’administratrice déléguée et du comité scientifique du congrès en janvier dernier. Contrats qui se devaient d’être honorés. C’est donc dans ce contexte que Mme Dolto a été accueillie au congrès. Elle-même ayant, semble-t-il, manifesté sa surprise d’y être invitée alors qu’assistant à d’autres conférences, elle constatait en quoi son approche n’avait rien en commun avec les autres présentations.
Dans la poursuite de sa réorganisation, l’Institut vit actuellement un virage dans le sens de celui que nous prônions dans notre lettre, soit une rigueur dans les approches et le contenu, dans la compréhension et la reconnaissance des besoins et dans l’inclusion dans la société des personnes vivant avec ces différentes conditions. L’Institut travaille même actuellement à élargir et bonifier son comité scientifique, souhaitant ainsi ne pas seulement se positionner comme une grande référence au Québec en ce qui concerne les troubles d’apprentissage, mais comme LA référence au Québec. L’équipe de l’Institut a donc été fort touchée par nos propos puisqu’ils font écho à sa propre vision du développement de l’organisme.
On pourra donc parler ici d’un incident malheureux mais que nous ne pouvions malgré tout passer sous silence. Et qui, de toute évidence, ne se reproduira pas. En ce qui concerne la gestion de la page Facebook, nous avons aussi les excuses de l’Institut et les personnes bloquées ont de nouveau accès à la page.
Au final, une excellente conversation qui permettra plus que probablement à la Coalition de parents d’enfants à besoins particuliers du Québec de développer, dans un avenir rapproché, une belle collaboration avec l’Institut des troubles d’apprentissage. Ce qui ne pourra qu’être bénéfique pour la cause du respect et de la compréhension des enfants différents.
Les parents signataires de la lettre collective remercient donc l’Institut des troubles d’apprentissage d’avoir pris le temps de bien expliquer la situation mais surtout de confirmer sa vision progressiste de l’étude des troubles d’apprentissage. Parce que c’est dans la compréhension rigoureuse de ces troubles qu’on réussira à faire taire les jugements et préjugés à cet égard.