Pourquoi changer une formule gagnante?

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Je serai égoïste, je m’excuse.

Ces temps-ci mon amour, ça va bien, un peu trop bien même. Tu me fais tellement douter de tes besoins. Tout est là, tout est en place et je vois que ça va super bien. Il est vrai que lorsqu’on met beaucoup d’efforts et qu’on a l’aide des services, ça va bien. Tellement, qu’ils ont commencé à t’intégrer dans le groupe régulier à l’école. Il commence doucement, avec les cours d’éducation physique. Dans ce groupe, tu t’y es même fait un meilleur ami, un vrai. Pas un que tu crois être ton ami et qu’il finit par rire de toi, non, un ami qui lui aussi court vers toi quand il te voit, qui est content que tu dînes à la cafétéria maintenant et que tu ne sois plus confiné à ta classe spéciale. Tu es content d’avoir cet ami, il est précieux pour toi et tu es précieux pour lui. La vie va bien, plus de crises ou presque pas. Tu as commencé les devoirs et même que tu te forces pour les finir, même si tu n’en as pas envie. Tu as même décidé de t’inscrire toi-même à l’aide aux devoirs. Sérieusement, que demander de mieux. Je voulais tant que tu rendes à ce point, tu veux même goûter à de nouveaux aliments et la plupart du temps, tu aimes ça.

Pour vrai, je comprends qu’on a trouvé les bonnes molécules combinées, que tu as de l’aide, etc. Alors pourquoi je n’arrive pas à m’en réjouir? Pourquoi j’ai si peur qu’il te ramène dans une classe régulière?

Je ne veux pas. Je veux que tu restes dans tes habitudes qui semblent si bien aller. Je ne veux pas essayer. Je veux que tu restes où tu es bien. Car je t’ai vu si mal aller et plus jamais je ne veux te voir vivre ça. Ça va bien alors pourquoi changer une formule gagnante? Car malheureusement, ta place, ils en ont besoin pour un ami qui lui, va moins bien. Car le gouvernement n’a pas assez d’argent pour tous.

C’est plate car dans tout ça, c’est nous qui allons en payer le prix. Le gouvernement et les spécialistes sont les premiers à nous dire que la constance est importante, même si ça va bien. On continue et pourtant eux veulent faire des changements. Graduellement, mais ce sont des changements quand même. Car bien sûr, vu que les spécialistes changent aussi vite que la température, ils ne t’ont pas vu mal aller. Moi je l’ai vu, je l’ai vécu avec toi.

Je ne dis pas que jamais tu ne pourras être au régulier, mais pas ici, pas maintenant. Non je ne veux pas. Aussi égoïstement, je dis non. Pour une fois dans toute cette histoire, je penserai à moi. Moi qui reprends à peine le contrôle de ma vie après cette dépression que tout ceci m’aura apportée. Moi qui commence à gérer mon trouble de l’anxiété généralisé avec enfin une médication qui m’aide, car avant ça, je ne pensais qu’à toi.

Mon amour, j’ai attendu que tu sois prêt, j’ai accepté que tu sois ainsi, j’ai poussé, j’ai aidé, j’ai compris jusqu’à la limite du possible. Je sais que ces choix ne sont pas de ton ressort, mais encore je me battrai pour ces services qui t’aident à un point tel que je ne saurais les remercier à leur juste valeur.

Mais pour une fois, pour seulement une fois, je demanderai à tous de penser à moi. Je ne suis pas prête à ça.

À toutes les fois où les services m’ont dit de prendre du temps pour moi, de penser à moi, je ne l’ai jamais fait donc cette fois-ci, je le ferai. Je vais refuser la classe régulière pour le moment. Pas que je ne crois pas en toi, mais je ne crois pas être assez forte pour ce changement maintenant.

J’espère qu’on comprendra mon point de vue qui veut être sûr que tu ailles bien avant ce grand changement dans nos vies.

Un pas à la fois, mais pour l’instant, je veux rester au neutre et profiter. Profiter des tes succès avant de continuer. Profitons ensemble mon amour, après je t’aiderai dans cette étape.

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Je suis maman d'un merveilleux garçon qui a un TDAH et un TSA sans déficience intellectuelle. J'ai toujours été sensible à la maladie et aux troubles mentaux, je suis d'ailleurs préposée aux bénéficiaires. Mon fils réussit à faire ressortir le meilleur de moi-même. Le but de mes textes est d'évacuer mais surtout de conscientiser le monde à la différence et aux troubles mentaux ainsi qu'à leurs aspects dans la vie de tous les jours. J'espère vous toucher par mes écrits autant que moi je suis touchée en les écrivant.