On me dit souvent de faire confiance. Confiance en la vie, confiance au futur, confiance en l’univers. Je crois que tout comme l’autisme de mon fils, on nous a perdu entre deux dossiers. La vie ne me fait pas de cadeau et bien sûr je me sens perdue dans tout ça.
Confiance en la vie???
La confiance se gagne avec le temps et pour l’instant la vie m’a fait comprendre qu’une chose : n’est confiance qu’en ton feeling. Ce feeling m’a souvent aidée beaucoup plus qu’un diagnostic ou qu’un spécialiste. Souvent, j’ai voulu expliquer, mais je ne faisais que partie d’une liste d’attente déjà beaucoup trop longue. Mon fils devenait un numéro de dossier tout simplement. On me n’écoutait pas. J’étais la mère qui, parmi tant d’autres, attendait que son fils soit reconnu comme étant le prochain à être évalué.
J’ai l’impression de ne pas être prise au sérieux dans tout ça. Mon fils a tellement de besoins et souvent ça doit finir par un drame pour être écouté enfin. Nous devons attendre l’irréparable avant qu’on ait de l’aide. Et ça je sait que c’est pour plusieurs. Combien de fois l’ai-je demandé : « Mais qu’attendez-vous qu’il arrive avant d’agir? »
J’ai mal. Mon fils a mal, mais ça personne ne semble s’en préoccuper.
Parfois, je me demande vraiment ce que sera son futur. Où se rendra-t-il avec si peu d’aide, si peu de compréhension?
J’ai beau avoir confiance, la réalité revient souvent au galop. Comme une petite maligne qui revient et qui me dit que je n’en ai toujours pas fini avec tout ça. Que oui me battre pour mon enfant deviendra un nouveau mode de vie. Que ça deviendra ça ma vie, que je mettrai sur pause pour la sienne. Pour qu’il puisse avoir un semblant en attendant tous ces services qui tardent à arriver. Mais c’est lui le prochain, selon eux. Ça me fait toujours rire lorsqu’on me dit que ce sera le prochain. J’ai vite compris que cette liste est bâclée et souvent ceux qui explosent ont les services. Mais on doit exploser des milliers de fois pour avoir la liste qui accède à la liste pour avoir des semblants de services.
Il faut avoir espoir en la vie, mais il ne faut pas non plus garder espoir au miracle. Les espoirs que mon fils soit le prochain, je n’y crois plus, son tour viendra. Cette journée, comme chaque parent, je serai heureuse jusqu’à ce qu’on me dise que les services sont en fait des services en attente car une est en maladie, les coupures, et bien sûr on est les prochains. Donc l’espoir, je l’ai perdu. L’espoir en de l’aide, je l’ai perdu.
Pour l’instant, je garderai espoir en mon fils, seulement lui peut réussir à se surpasser et peu importe où il se rendra, je sais que ce sera le meilleur de lui-même et je l’accueillerai avec ses plus grandes forces à son niveau, à lui.
Ensemble, lui et moi. On déplacera des montagnes, les montagnes de son niveau et de ses capacités.
Je n’ai pas foi en la vie. J’ai foi en lui.
Car après, tout j’ai confiance en toi, mon amour. Peu importe ce qui arrivera, je garderai cette confiance, je sais que tu feras le meilleur et au mieux de tes capacités. Capacités que j’arrive de mieux en mieux à accepter.
J’ai confiance… Confiance en toi.
