Je m’étais fait la promesse d’écrire sans tabou. Cette semaine, je fais un autre aveu : je n’ai jamais hâte aux vacances. Je sais que c’est déraisonnable, je suis privilégiée d’avoir sept semaines de congé par été. Cela ne fait que quelques années que je comprends pourquoi je reviens au travail fatiguée en août. Du 29 juin au 23 août, je suis maman, intervenante, animatrice et organisatrice d’événements. L’été n’est pas reposant. Il est synonyme de montagnes russes comme celles de La Ronde, de moments de gratitude, de fichue anxiété, de la grise solitude, de bonheurs à cueillir ici et là, de petits deuils et de constante fébrilité.
Pour lui, le printemps rime avec séparation : Quitter le lieu sécurisant de l’école, sa psychologue, son enseignante, son éducateur, ses « amis ». Rupture avec la routine enveloppante du milieu scolaire. Pour moi, le printemps signifie la saison des allergies. Je commence à penser que je n’ai pas envie de sentir les vacances qui approchent…
Pour sécuriser le grand Alberto, il faut presque tout clarifier à l’avance. Et pourtant, j’ai plus d’un tour dans mon sac! Grande planificatrice, je dresse de joyeux plans depuis février. Vacances familiales, petites sorties avec papa, d’autres avec maman, activités quotidiennes et back-up en cas de pluie (merci Omer De Serres, Canac, Wal-Mart et Dollarama d’exister!), camp de vacances pour le coco. Finalement, on en concrétise la moitié. Pas grave, les projets, ça donne de l’énergie!
Combien de vacances avons-nous annulées? Combien de plans avons-nous dû réajuster? On pourrait méditer là-dessus et se convertir au bouddhisme, se dire que la vie est belle et qu’il suffit de vivre le moment présent, se détacher de nos désirs, d’accepter et de cesser de combattre. Des mantras, j’en récite à la journée longue. Gratitude, merci la vie, « Tout est parfait! Tout est juste! »
Un simple feu de camp peut se transformer en grandes tensions, il s’agit d’un moment exaltant, un peu trop pour Alberto. Si on écoutait ce grand scout, on en ferait un à chaque soir et notre feu serait digne d’un rassemblement de la Saint-Jean, on pourrait même envoyer des signaux de fumée à la population de Québec. Quelques guimauves et quelques bûches, ce n’est jamais assez.
Il vit intensément notre coco. Imaginez la scène à chaque matin… Que fait-on aujourd’hui? J’aimerais mieux faire ça… Puis-je aller là? Acheter cela? Il déteste le vide et l’inconnu. Il est champion pour combler le plus simple des quotidiens! Pas question de farniente, lire son livre de Chasse et pêche, dessiner une scie mécanique, faire un tour de vélo ou aller tout simplement jouer dans la piscine. Des vacances intenses dignes de Walt Disney, qui ne sont en réalité que Lévis version 14.0.
Chaque été est une boîte à surprises, on ne sait pas ce qu’il nous réserve. Malgré tout, j’ai la chance d’être une éternelle rêveuse et de carburer à l’espoir. Oui, je l’avoue, j’ai le cœur et la tête remplis d’attentes, mais si je n’en avais pas, notre été serait le pire des hivers.