L’activité que ton enfant ne fera pas

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La fin d’année approche et les activités de fin d’année auront bientôt place dans ces journées beaucoup trop chaudes pour des petits cocos assis à leur pupitre durant une journée de temps.

Toi, tu croiras que ça ferait du bien à ton coco qui vit difficilement depuis le retour de la semaine de relâche. Tu croiras que tout se passera bien, mais une petite voix  intérieure te fera douter. Tu ne l’écouteras pas, bien sûr.

Quand tu recevras la lettre ou le courriel de l’école qui exclura ton enfant de cette activité, tu bouillonneras intérieurement. Tu lèveras les baguettes en l’air et te promettras, contre vents et marrées, que ça n’en restera pas ainsi.

Après avoir parlé aux professeurs, à la directrice, à la TES, tu finiras pas accepter le refus de ton enfant. Tu décideras peut-être de l’accompagner pour qu’il puisse profiter de cette journée et je te conseille même d’y aller. Car tu finiras par comprendre. Comprendre que les écoles ne sont pas contre toi ni contre ton enfant. Ton enfant est rejeté et c’est ainsi que tu le vis. Comme si on lui remettait en plein visage toutes les crises et les moments difficiles de l’année, comme si on se vengeait de ton enfant. Tu le ressentiras ainsi, je le sais, car je l’ai vécu aussi.

Mais si tu décides de l’accompagner, pour montrer à l’école à quel point ton enfant est capable de profiter des bons moments, tu recevras une claque en plein visage. Quand dans les cris, les imprévus, l’anxiété, le changement de routine feront en sorte que ton enfant explosera. Quand dans toute ton insécurité, tu partiras avec lui dans ta frustration et ta tristesse. Imagine si tu n’avais pas été là, les dangers que ça aurait pu occasionner. Si l’école ne t’avait pas eu comme support, imagine si on l’avait perdu une fraction de seconde ou si les autres enfants avaient dû rebrousser chemin.

Je sais que la pilule est dure à avaler, je le sais. Mais le problème, ce n’est pas la directrice ou les professeurs. Le problème, c’est qu’on n’a pas encore trouvé le moyen d’intégrer vraiment ces enfants. Le problème, ce sont les coupures dans le financement. Le problème, c’est l’explosion d’enfants comme les nôtres scolarisés, car on n’a plus le choix, on doit travailler.

Le problème, c’est qu’on accorde plus d’importance à cette sortie qu’au bien- être de notre enfant. Car on voudrait donc, pour une journée, qu’il soit dans la norme.

Le problème, c’est le système et un peu de notre deuil qui n’est pas vraiment fait.

Alors un conseil : n’en veux pas à l’école de vouloir protéger ton enfant, n’en veux pas à ton enfant de ne pas pouvoir participer à cette journée. Accepte-le, car ce n’est que le début.

Crois-moi. Cette journée, à laquelle tu sembles accorder une si grande importance, ne sera que la pointe de l’iceberg. Et comme pour moi, si cette journée finit mal, l’an prochain, tu en profiteras pour aller pique-niquer avec ton enfant, seule. Car tu auras un pas de plus de fait dans ce petit deuil qui ne se fera, sans aucun doute, jamais à 100%. Ce n’est qu’une journée, qu’une activité. N’oublie pas que ton enfant est plus important que cette journée, je sais que c’est dur, mais accepte ce refus. Moi, je le regrette de ne pas avoir accepté, j’aurais dû mettre mes énergies ailleurs, mais j’ai compris. Plus jamais mon fils n’ira à ces journées. J’en profite à la place pour faire une activité seule avec lui. Une activité qui lui plaira, pour lui dire que je suis très fière de lui. Cette année n’a pas toujours été facile, mais on a évolué encore, malgré tout.

Après tout, c’est ce qu’il y a de plus important, non?

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Je suis maman d'un merveilleux garçon qui a un TDAH et un TSA sans déficience intellectuelle. J'ai toujours été sensible à la maladie et aux troubles mentaux, je suis d'ailleurs préposée aux bénéficiaires. Mon fils réussit à faire ressortir le meilleur de moi-même. Le but de mes textes est d'évacuer mais surtout de conscientiser le monde à la différence et aux troubles mentaux ainsi qu'à leurs aspects dans la vie de tous les jours. J'espère vous toucher par mes écrits autant que moi je suis touchée en les écrivant.