Le TOP, cet empêcheur de tourner en rond…

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« J’ai pas eu le temps de jouer! »

« Mais moi, je veux pas. »

« T’es méchante! T’es pas fine! C’est pas juste! »

Ah… (soupir), comme je les ai entendus souvent. Et ils se pointent encore à l’occasion, surtout en période d’anxiété ou de fatigue. Mais le TOP de Fiston se pointe vraiment moins souvent, du moins à la maison, et est plus facile à gérer. On s’entend que par facile, je veux juste dire qu’on est mieux équipé pour y faire face de la bonne façon. Mais, au fait, savez-vous c’est quoi un TOP?

TOP = Trouble d’opposition/provocation. Cette constante guerre de pouvoir avec son enfant. Pour moi, ça a toujours été normal qu’un jeune enfant ait une phase du genre, habituellement vers 2 ans, (hé oui, ce Terrible Two) mais aussi souvent vers 4 ans. C’est du moins ce que j’ai observé dans ma vie professionnelle d’éducatrice à la petite enfance.  Mais le vrai TOP, c’est tellement plus. C’est tellement intense…

On a l’impression d’être constamment en guerre avec son enfant. Une guerre de pouvoir pour savoir qui sera le maître de la maison. Chacun tirant la corde de son côté. L’enfant utilisant tout son pouvoir d’opposition en ignorant nos demandes, en rouspétant… Ou encore, en poussant le jeu plus loin et en nous défiant, en nous provocant, en faisant le contraire… Et si on abandonne ne serait-ce qu’une fois, c’est la fin. On vient de leur donner un avantage, un pouvoir incroyable.

Comment survivre à un TOP? En respirant profondément. En se rappelant les 5 C de la discipline. Mais surtout, en évitant l’argumentation.  Plus on argumente, plus on nourrit l’opposition. Il faut être ferme et convaincu dans nos demandes. Pas facile quand il est 22h et que Fiston ou Fillette refuse d’aller au lit, hein? (Grande respiration…) Mon expérience m’a prouvé que deux techniques peuvent être gagnantes :

  • Donner deux choix qui n’en sont pas vraiment
  • Faire sa demande d’un ton ferme, puis, tourner le dos et ignorer.

Par exemple, lorsque je demande à Fiston d’aller dans le bain et qu’il refuse, je peux très bien lui offrir de A) l’y apporter moi-même et le mettre dans le bain tout habillé ou B) qu’il s’y rende lui-même et je lui ferai couler son eau et y mettrai du sel d’Epsom parfumé à la lavande.  MAIS, il faut être prêt à mettre sa « menace » en application! Fiston sait maintenant très bien que maman le mettrait dans le bain habillé, car maman a tenu parole dans le passé…

Et lorsque je lui demande de venir manger et qu’il refuse, je mets son assiette de côté et l’ignore. Il lui faut habituellement peu de temps pour venir s’asseoir et manger. Mais il aura fallu que Fiston reçoive le bon diagnostic et la bonne médication pour qu’il soit réceptif aux interventions que nous faisions. Et même avec ces deux conditions optimales, il aura fallu un bon 6 mois pour dire que nous voyons vraiment une grande différence dans son comportement. Mais puisque la constance est là, que les demandes et conséquences sont claires, connues et conséquentes/proportionnelles aux demandes qui sont faites avec confiance et fermeté, il est aujourd’hui plus facile d’avoir un Fiston collaborateur. Il comprend qu’il y a des moments où il peut prendre des décisions, et d’autres où papa et maman ont ce pouvoir.

Ressources :

Les Enfants Volcans, Éditions MidiTrente, Arianne Leroux-Boudreault et Nathalie Poirier, Ph. D.

Le site de l’AQNP

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Éducatrice à la petite enfance depuis une vingtaine d’année, adepte de l’entrainement en force pour ne pas perdre complètement la tête, Nancy Ringuet, très possiblement TDAH, est maman de deux garçons à diagnostics : un grand TDA sévère et un plus jeune SGT, TDAH impulsivité mixte et TOP. C’est un long combat qui aura mené aux diagnostics du plus jeune, et un long combat qui s’engage pour faire reconnaître ses besoins. Passionnée de recherches et assoiffée d’en apprendre plus, elle fouille le net sous toutes ses coutures. Elle partagera ici des textes et réflexions sur ce vécu différent de mère chef de famille, avec un conjoint dont le travail l’amène à être absent.