Maman tout court

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Lorsque j’ai appris que mon fils était autiste, toutes mes idées se sont mises à tourbillonner en une valse étourdissante. Les pourquoi et comment tissaient peu à peu leur toile d’araignée dans ma tête ne laissant plus de place pour d’autres pensées, même les plus belles. Mais, une idée demeurait claire et me martelait les tempes : plus jamais je ne serai perçue comme une simple maman.

Je deviendrais peu à peu cette maman qu’on allait qualifier de courageuse et de battante. Et moi, je n’en veux pas de ce courage. Je n’en veux pas de cette force. Je veux seulement que vous voyiez que je suis une maman qui aime son enfant plus que tout. Que c’est l’amour qui porte tous mes gestes et toutes mes actions. Comme avant…

Je deviendrais peu à peu cette maman que vous regarderez avec empathie. Ce regard que vous croyez bienfaisant, ce même regard que j’ai moi-même partagé avec une maman de la garderie. Je n’en veux pas de ce regard qui me rappelle que ma famille est différente, que mon garçon est différent. Je veux seulement que vous voyiez que je suis une maman qui est heureuse avec son enfant et qui l’accepte tel qu’il est.

Je deviendrais peu à peu cette maman de qui vous parlerez avec admiration, en vous demandant comment j’y arrive. Je n’en veux pas de cette admiration, car vous savez quoi, je ne suis pas différente de vous. J’aime tout simplement mon enfant de tout mon cœur et je fais de mon mieux avec tout ce que j’ai et tout ce que je suis. Exactement comme tout le monde.

Je deviendrais peu à peu cette maman que vous qualifierez de maman de garçon autiste. Pas seulement maman d’un garçon. Ma famille allait désormais porter l’ombre de l’autisme lorsqu’elle allait être décrite. Pourtant, ce petit mot ne résume pas exclusivement mon fils. J’ai plutôt la chance d’être la maman d’un petit garçon heureux, passionné, charmant et affectueux.

Non, la différence de mon fils ne fait pas de moi une maman courageuse, une maman admirable, une maman vulnérable, une maman malheureuse. Tout ce que je suis, c’est une maman. Une maman, tout court.

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Enseignante au primaire depuis 11 ans, j’ai la chance d’être maman de deux beaux enfants. Ma grande fille de 8 ans a reçu un diagnostic de TDAH à l’âge de quatre ans. Avec sa folie et son énergie, elle nous fait vivre des montagnes russes d’émotions. Mon garçon de 4 ans a un TSA. Malgré cette différence, il charme tout son entourage. En équipe avec mon mari, j’arrive maintenant à vivre pleinement la vie un jour à la fois, et ce, au travers les hauts et les bas du quotidien. Écrire me permet maintenant de partager mon expérience de vie, mes questionnements, mes doutes mais aussi tout mon amour pour les enfants.