Prendre le temps…

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On a inventé beaucoup de choses pour se faciliter la vie, pour aller plus vite, pour être plus efficace.  Pourtant, j’ai souvent l’impression qu’on a oublié l’essentiel, c’est-à-dire prendre le temps de respirer, prendre le temps d’être en contact avec soi! Pour les êtres hypersensibles que nous sommes mes enfants et moi, ce contact avec nous-mêmes est essentiel à notre bien-être.

Chaque été depuis trois ans, je pars en camping seule avec les enfants.  C’est l’occasion de se reconnecter à nous-mêmes! Les premiers jours, je l’avoue c’est difficile. Les enfants peinent à décrocher du rythme fou de la ville. Ils se chicanent beaucoup et à chaque année, après deux ou trois jours, je me demande ce qui m’a pris de m’en aller seule dans « le bois » avec quatre enfants. En général, c’est autour de la quatrième journée que l’énergie de la nature commence à faire son œuvre. Les enfants se calment, leur système nerveux s’apaise  (Je l’avoue, il m’arrive d’aider en utilisant mon antenne de Lecher ou les fleurs de Bach.)

Le rythme en camping est complètement différent. Quand tu dois marcher pour aller à la toilette, faire bouillir de l’eau pour faire la vaisselle, tu as le temps de respirer et d’être en contact avec toi-même.  Pour nous, les hypersensibles, c’est très important, car autrement, on ne sait plus si on vit les émotions des autres ou les nôtres et on devient comme des « zombies de la vie ».

En camping, le changement est assez frappant.  Non seulement les enfants dorment mieux, mais ils le reconnaissent en plus et ils sont plus calmes.  Pour mon fils qui est dyspraxique, c’est l’occasion de faire les choses à son rythme, sans pression.  Et quoi de mieux que de la vaisselle incassable pour un dyspraxique!  Faire des dégâts n’a pas non plus le même sens, un verre de jus renversé dans le sable, ça ne dérange personne!  Jouer à s’enterrer dans le sable, ça aide à « sentir son corps » et c’est beaucoup plus plaisant que des pressions profondes!

Plusieurs personnes me trouvent « cinglée » de partir ainsi avec les enfants et surtout pour aussi longtemps.  Oui c’est du trouble, ce n’est pas reposant, mais en même temps, c’est tellement bénéfique!  Le changement qui s’opère à l’intérieur est si profond, qu’il est difficile de trouver les mots pour le décrire.

La seule chose que je peux dire c’est que chaque année, à la fin de notre séjour, nous n’avons pas le goût de rentrer à la maison.  L’an passé, nous sommes restés 18 jours sans retourner en ville.  À notre retour, ça fait toujours un peu drôle d’avoir accès si facilement à de l’eau chaude et tous ces petits luxes de la vie quotidienne, dont nous n’étions même plus conscients!

Après notre retour, nous pensons souvent à notre séjour, surtout après une journée d’école ou de travail, question de nous reconnecter à cette belle énergie et de retrouver ce calme intérieur!

Et vous savez quoi? Je pense bien que s’il n’y avait pas d’hiver au Québec, je pourrais devenir nomade!

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Maman de quatre enfants, qui par leur grande sensibilité, l’ont amenée à remettre en question tout ce qui semble acquis ou naturel pour la plupart des gens. Elle se dévoue pour que ses enfants restent connectés à cette essence profonde qui leur est propre. Deux de ses enfants ont reçu un diagnostic de dyslexie/dysorthographie. Pour l’un d’eux, s’ajoutent une dyspraxie verbale, un trouble de la coordination motrice et un profil mixte d’hypersensibilité et d’hyposensibilité. Enseignante au primaire depuis 2002, elle travaille maintenant exclusivement avec les enfants en difficulté d’apprentissage.